Questions générales sur les kimono
Comment reconnaître un vrai kimono ?
- La soie : à l’origine, un vrai kimono est fait de soie. C’est la caractéristique la plus simple pour reconnaître ce vêtement traditionnel. Néanmoins, avec la modernisation, les kimono ont commencé à intégrer de nouveaux matériaux. Néanmoins, les kimono restent le plus souvent des vêtements faits de matériaux nobles (soie, laine, coton).
- Le tissu : un kimono est fait d’un unique tissu, souvent en soie. La totalité du kimono doit donc être fait d’un seul et même tissu (y compris pour les manches et le col).
- La couture dans le dos : un vrai kimono comporte une seule et longue couture qui parcourt à la verticale la colonne vertébrale. Cette couture est également visible dans la doublure.
- Les rectangles de soie : le kimono est un vêtement en forme de T qui est constitué de 8 pans de tissus rectangulaires. Les pans sont cousus entre eux, le patron est somme toute assez simple.
- Les coutures invisibles : un kimono est cousu à la main et toutes ses coutures sont invisibles. Cela signifie qu’au niveau des manches, du col, de l’ourlet ou de toute autre couture, on ne verra jamais le fil de coton ou de soie qui relie les pans de tissus entre eux.
- Les manches rectangulaires : les manches traditionnelles japonaises sont plus ou moins longues mais rectangulaires.
Un véritable kimono traditionnel n’est pas cintré à la taille et ne comporte ni ceinture, ni passant ni poche. Il est habituellement assez long. Un vrai kimono ne doit pas avoir de motifs propres au milieu du dos (car ce motif serait en effet caché par la ceinture obi). Il peut y avoir un motif qui se prolonge dans le dos mais jamais un motif situé dans le dos comme ce serait le cas pour un juban (lingerie de kimono).
Enfin, il n’existe pas de taille prédéfinie pour un kimono puisque chaque pièce est réalisée par des artisans sur mesure pour la personne qui le commande. On taille un kimono en donnant la longueur du vêtement, la longueur des manches et la distance entre le bout de la manche et la colonne vertébrale.
Attention, tout kimono vendu au Japon n’est pas obligatoirement un vrai kimono ! En effet, il existe sur l’archipel des kimono traditionnels et les kimono « pour touriste ». Ces kimono sont parfois très beaux mais ils sont faits à bas coût, à partir de matériaux synthétique et ne respectent pas les règles du travail artisanal (coutures faites main, teinture traditionnelle, broderie à la main, papier doré appliqué au pinceau…). En général, ces kimono se contentent de quelques broderies faites à la machine. Une bonne manière de les repérer est de voir s’il y a bien une seule couture verticale dans le dos ou si, comme sur les vestes occidentales, il existe une couture horizontale au niveau des omoplates.
Quelle matière pour un kimono ?
La soie est « le » tissu traditionnel du vêtement japonais. Elle est définie comme étant le meilleur tissu pour kimono. Le Japon produit d’ailleurs plusieurs type de soie et certaines régions en ont même fait leur spécialité ! En Occident, on imagine que la soie est un tissu très fin et cher. En réalité, le Japon regorge de kimono anciens en soie, parfois tombés en désuétude. Cette soie est dense, épaisse et le kimono est réalisé pour convenir à la mi-saison voire à l’hiver. La soie est en définitive le tissu de kimono le plus doux, le plus luxueux et le plus brillant. De plus, son tombé est absolument superbe. La soie a même pour surnom celui de « seconde peau » car sa constitution comporte une protéine similaire à celle de la peau humaine. Un kimono en soie est plus cher que les autres kimono mais c’est un vêtement d’une grande qualité qui restera plusieurs décennies. L’intérêt des kimono en soie, c’est qu’il en existe pour toutes les occasions, du kimono quotidien au kimono le plus formel !
Quant à la laine, c’est la matière principale d’un kimono hivernal. Ils sont aujourd’hui plus rares, car ils ont été moins populaires, donc moins produits. Néanmoins, ces kimono peuvent être portés au quotidien comme lors d’événements mineurs. Ce ne sont pas des kimono formel (ils ne comportent pas vraiment de fioritures). Ils ont une esthétique plus folklorique et peuvent être constitués de motifs plus simples. Leur popularité vient néanmoins de leur aspect plutôt rural. L’intérêt de cette matière ? Elle est plus facile à entretenir, peut éventuellement être lavée et ne se froisse pas comme la soie.
Enfin, le tissu synthétique est résistant et très simple d’entretien. Il peut être mis en machine à laver et ne craint pas la pluie. Par ailleurs, c’est un kimono financièrement abordable. Cependant, c’est une matière qui ne respire pas et ces kimono ne sont jamais formels. Ils ne comportent donc pas de travaux artisanaux de type peintures, broderies ou dorures.
Quelle différence entre kimono et yukata ?
Le Kimono est « la » tenue traditionnelle japonaise. Large, pratique et élégante, l’épaisseur de ses tissus permet de faire face à la rudesse de la nature. En soie, coton ou encore en laine, les kimono s’adapte à la plupart des climats, de la mi-saison à l’hiver (mais il peut aussi convenir aux soirs d’été). Néanmoins aujourd’hui, les kimono peuvent aussi être constitués de polyester, notamment car cela est plus simple d’entretien.
Quant au yukata, on le qualifie de « kimono d’été« , même si en réalité, il constitue un vêtement à part. Son tissu est beaucoup plus léger, souvent constitué de coton fin ou de matériau synthétique respirants. En somme, c’est un mélange entre la petite robe d’été et le kimono. A l’origine, le yukata était utilisé par les baigneurs dans les onsen (sources d’eaux chaudes).
Pour résumer :
- Tissus : le kimono est souvent doublé et est composé de tissus lourds faits pour la mi-saison, l’hiver ou les soirs d’été. Le yukata n’est pas doublé et est fait de tissus très légers, respirants.
- Esthétique : le kimono est fait de matériaux nobles et peut être finement décorés de broderies, peintures, dorures… Le yukata est plutôt similaire à un peignoir et est moins fiorituré qu’un kimono. Il est également moins formel, donc moins accessoirisé.
- Entretien : les kimono sont coûteux et comportent du travail fait main (coutures, broderies, peintures…), souvent, ils ne peuvent pas être lavés et on doit en conséquence porter en dessous une couche qui elle, sera lavée : le nagajuban. Le yukata se porte tel quel, sans nagajuban. Il est facile d’entretien car peu décoré.
- Occasion : les kimono sont souvent portés lors de grandes fêtes et de cérémonies, en passant par les fêtes religieuses et les mariages. Ils vont du moins formel au plus formel (en fonction des décorations qu’ils comportent). Les yukata sont portés lors de petits festivals ou fêtes folkloriques. Contrairement aux kimono, tous les yukata n’ont pas de classement de formalité.
Au Japon, qui porte le kimono et à quelle occasion ?
Les kimono sont portés par tous les Japonais : hommes, femmes et enfants. Néanmoins, à chaque occasion correspond un type de kimono différent. Aller à un événement en portant le mauvais type de kimono peut choquer. Cela reviendrait pour nous à aller à un mariage en short et en tongs !
Le kimono peut se porter au quotidien (même si cela est de plus en plus rare), mais aussi et surtout pour les occasions spéciales : le festival des enfants, la fête du passage à l’âge adulte, les festivals locaux (or été), les remises de diplômes, le nouvel an, les mariages…
Contrairement aux kimono pour femmes, ceux pour hommes n’ont pas spécifiquement de classification. Ils sont tous plutôt sobres et sombres.
Quant aux kimono féminins, ils se déclinent en beaucoup de variantes.
Au quotidien, les femmes peuvent mettre un kimono de type komon. Il s’agit du kimono le moins formel. Il est coloré mais ne comporte pas de décoration ni de broderies. Quant aux femmes d’âge mûr ou mariées, elles peut porter un iromuji (kimono sobre et monochrome). Enfin, pour les événements d’importance moyenne, les femmes peuvent revêtir le houmongi (kimono fiorituré dont le motif forme un tableau). C’est l’équivalent d’une robe de soirée !
Concernant les cérémonies spéciales, jusqu’à ses 25 ans, une femme célibataire soit revêtir un furisode (kimono très décoré à manches très longues). Puis elle doit mettre l’uchikake le jour de son mariage, ce sera sa robe de mariée. Cependant, une fois mariée, elle doit alors porter le kuro-tomesode (kimono noir décoré seulement en bas) pour les grandes occasions. En fonction des blasons familiaux présents sur le tissu, un kuro-tomesode peut aller du formel au très formel.
Et encore… Il existe en réalité bien plus de variétés de kimono féminin, et certaines catégories comportent des sous-catégories.
Comment s’appelle la ceinture du kimono ?
A la taille d’un kimono se trouve en réalité 2 ceintures différentes. La plus visible se nomme le « obi ». Il s’agit d’un pan de tissu, souvent en soie, qui est finement décoré voire peint à la main. La taille et l’esthétique dépendent du type de obi. Tout comme pour les kimono, il existe effectivement plusieurs type de obi, et chacun a sa propre manière d’être noué.
Par exemple, le chuya obi est une ceinture réversible. En effet, elle est constitué de 2 tissus cousus entre eux. L’une des face de la ceinture est sobre quant l’autre est finement décorée pour s’accorder à un kimono plus coloré.
Le nagoya obi est une ceinture légère très populaire qui comporte une porte plus étroite que le reste. Cela sert à facilité la réalisation du nœud. Ce obi sert au quotidien ou lors de fêtes semi-formelles.
Mais si on en vient à parler de cérémonies, alors le tenga obi sera arboré, en tant que ceinture formelle et luxueuse. D’un niveau encore au dessus, le maru obi est la ceinture la plus formelle qui existe. Son tissu est lourd et épais et il comporte de superbes dessins sur le recto et le verso. Ce obi est plus difficile à attacher que le tenga obi.
Et concernant la deuxième ceinture ? Elle se nomme obijime. Il s’agit de cordelettes tressées à la main qui se mettent au dessus de la ceinture obi. Il existe deux familles d’obijime. Les marugukehimo sont des cordes de coton entourées de tissu alors que les kumihimo sont des cordes de soie tressées à la main. Là aussi, les kumihimo peuvent être de forme rondes, carrées ou plates. Chaque forme demande une méthode de tissage particulière.
Comment choisir et accorder un kimono ?
Quelle couleur choisir pour un kimono ?
Traditionnellement, les Japonaises ont tendance à privilégier des kimono plus sobres au fur et à mesure de leur vie. Chez Grain d’Opium, nous estimons que n’importe qui peut porter n’importe quelle couleur de kimono dès que cela lui apporte de la joie ! L’important est seulement de combiner les couleurs et d’accessoiriser vos tenues en fonction de vos goûts. Mais si le choix de la couleur est important pour vous, nous dirions tout d’abord à nos client d’apprendre à savoir quel est le sous-ton de leur peau. Dès lors, en fonction de si le sous-ton est chaud, froid ou neutre, le client saura aura plus de facilité à savoir quel type de couleur lui sied au teint. Une personne au sous-ton chaud verra ses traits sublimés par un kimono dans les tons chauds (bordeaux, orange, bleu marine, vert malachite). Une personne aux tons froids sera mise en valeur par un kimono à couleurs froides (fuchsia, mauve, jaune poussin, vert d’eau).
A côté de cela, vous pouvez également choisir la couleur de votre kimono en fonction de la saison. En effet, traditionnellement, on sélectionne la couleur et les motifs de ses vêtements en fonction du moment de l’année. L’idée est toujours d’anticiper les saisons. Qu’est-ce que cela signifie ? Que vous pouvez porter un kimono à motif de fleurs de cerisiers « en prévision » des sakura à venir mais que vous ne pouvez plus le mettre en fin de floraison ni une fois la saison passée. Traditionnellement, porter un motif de kimono sans considérer les saisons peut être vu comme une erreur.
Au printemps peuvent être portés des motifs de pêches, de glycines, ou de pivoines. En été, des motifs d’érable, de bambou, d’hortensia ou d’iris. En automne, des feuilles d’arbre, des trèfles ou des camélias et enfin en hiver, des chrysanthèmes, des pins ou des fleurs de prunier.
Comment porter le kimono en hiver ?
Il y a plusieurs moyens de rester au chaud tout en portant un kimono l’hiver. Tout d’abord, il convient de sélectionner un kimono épais (si possible en laine mélangée) et de porter dessous un nagajuban (lingerie) chaud également. Il est aussi possible de porter une autre couche sous le kimono (qui dépassera au niveau du col). Voici la tenue quotidienne traditionnelle par temps froids !
Au dessus de cela, il existe plusieurs types de veste, en fonction de la température extérieure.
Un haori est une veste souvent faite de soie. Elle reprend la forme d’un kimono qui s’arrête aux hanches. Son épaisseur est variable mais le haori reste une veste majoritairement adapté à la mi-saison. Si le haori est fait de laine, il pourra convenir à des températures plus fraîches. Il existe des haori pour femme et pour homme, même s’il est vrai qu’originellement, la version féminine du haori se nomme « michiyuki » et a la particularité de se boutonner. Le michiyuki peut avoir pour finition des manches rectangulaire voire des manches de type « chauve-souris ».
Par ailleurs, il existe également un manteau appelé kyoetsu. Il s’agit d’une forme de cape épaisse, parfois entourée de fourrure autour du cou. Cela convient au temps encore plus froids.
Enfin, le hanten se porte lors des temps véritablement froids par les hommes et les femmes. Ce manteau est rembourré et doublé d’une ouate conséquente.